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le cyborgien

Sans snobisme, entre voyage dans le temps et à travers les genres, le Cyborgien tente d'agrandir votre regard.

31 Jan

Agent Carter : Before SHIELD origins : The Beginning

Publié par COTE André  - Catégories :  #Marvel, #ABC, #Agent Carter, #Hayley Atwell, #Iron Man, #Captain America, #Tara Butters, #Michele Fazekas

 

 

 

Cela devait finir par arriver, DC Comics et Marvel Comics commencent à se marcher dessus. Pour les deux maisons d'édition, la guerre est déclarée et si l'une tente de conserver sa mainmise dans le secteur télévisuel (4 séries en cours de diffusion et d'autres en projet), l'autre continue de s'y installer doucement mais sûrement. Là où les deux firmes se différencient se situe dans leur relation avec le transmedia, puisque la dernière production de Marvel, Agent Carter, a pour objectif d'explorer les origines d'un univers pré-existant sur grand écran.

 

 


Il faut prendre en compte plusieurs choses. La télévision a toujours été le parent pauvre du genre super-héroïque et les réussites se comptent sur les doigts d'une main. Du moins, du côté des séries télés « live » (avec des acteurs en chair et en os), puisque, du côté de l'animation, les classiques pullulent. Cette situation s'explique en grande partie en raison des conditions de production : qui dit super-héros, dit  super-pouvoirs, donc des effets spéciaux et ses derniers sont coûteux en temps et en argent. Pour résumer, elles sont trop contraignantes pour une série télé où les budgets sont limités et la durée des tournages n'excèdent pas quelques semaines.

Pour combler cette lacune, les scénaristes semblent avoir trouvé un bon angle : prendre place dans un milieu où les super-pouvoirs sont à un stade embryonnaire. Ainsi, dans Agent Carter, tous les fils rouges et autres sous-intrigues (ce qu'on appelle une mythologie) doivent mener vers l'émergence d'un univers super-héroïque. En cela, son ambition n'est pas très éloignée de Gotham, la série DC qui raconte les premières enquêtes de l'officier James Gordon pendant que Bruce Wayne n'est pas encore Batman (en d'autres termes, une série sur Batman... sans Batman). Or, la promesse de Agent Carter est bien d'offrir un passif à un univers cinématographique (comme d'habitude chez Marvel « It's all connected ») ce que confirme la présence d'Hayley Atwell dans le rôle éponyme.

 

 


En effet, l'actrice a déjà campé le personnage dans le premier Captain America, qui aborde le passé du MCU (le fameux Marvel Cinematic Universe), le situant au temps de la 2e Guerre Mondiale. La principale différence entre Agent Carter et Gotham est donc là : l'une tente d'explorer un univers sous un angle à peine effleuré (lui donnant un background), l'autre ne fait qu'apporter une nouvelle variation à un univers pré-existant, celui des comics (l'air de rien, Gotham n'est ni plus ni moins qu'une version cop show et plus dark de... Smallville). D'ailleurs, Hayley Atwell n'est pas la seule à passer sur le petit écran après avoir été sur le grand : Dominic Cooper, alias Howard Stark, revient également et Neal McDonough/Dum Dum Dugan est aussi annoncé. Des acteurs déjà vus dans Captain America : First Avenger qui ne font donc que reprendre leur rôle respectif.

Cependant, je le concède, si ce rapport entre cette mini-série (elle ne dure que 7/8 épisodes... et non 22) et les films ne se résumaient qu'à ça, on pourrait parler de simple exploitation de franchise. Or, nous pouvons voir dès le premier épisode (et non une moité de saison), ici et là, des éléments d'intrigues qui, d'une part, dévoileraient des aspects suggérés dans les films (un certain Vanko fait son apparition, probablement le père de l'ennemi de Iron Man, dans Iron Man 2), et qui, d'autre part, devrait avoir de l'influence sur les prochains films du studio, puisque l'on sait déjà que des scènes-flashbacks ont été tournées pour lesdit films afin de nouer des liens avec la série. Et je ne parle même pas de la présence du majordome Jarvis avec qui Peggy Carter forme un duo savoureux (le british propre sur lui et la femme d'action, forcément, ça détonne) et dont le nom est homonyme avec l'ordinateur domestique de Tony Stark à l'époque contemporaine, J.A.R.V.I.S..

 

 


En outre, la production n'oublie pas de prendre en considération le public novice ou peu friand de comics. Si le quota de fan-service est largement rempli, Agent Carter se veut avant tout une série d'espionnage historique (je fais référence en genre « historique » désignant toute œuvre de fiction ne se situant pas dans un contexte contemporain) qui nécessite des efforts de production design : à ce titre, nous avons affaire ici à du haut niveau tant l'impression de replonger dans l'univers du premier Captain America (les vieux serial d'antan) est intacte, un univers où le machisme régnait en maître, rendant la position de Peggy Carter (réduite à un poste de simili-secrétaire... alors qu'elle a fait ses preuves sur le terrain) d'autant plus délicate. On pourrait trouver là un parallèle entre le personnage dans la série et ce que la série représente dans le paysage hollywoodien : Peggy Carter est le premier personnage féminin de l'univers Marvel à se voir attribuer sa propre production. Sur ce point, on peut louer l'audace de Marvel Television.

D'ailleurs, cette attitude à toujours aller de l'avant (dès sa 2e série, Marvel offre un show où la vedette est une femme) s'accompagne, en plus, d'une capacité à maintenir une cohérence visuelle et artistique : alors que nous avons affaire là à une production télévisuelle, l'univers dépeint dans le long-métrage Captain America est pourtant parfaitement retranscrit. Ceci a été possible grâce à la démarche suivante : au lieu de demander à des tiers-personnes, aussi compétentes soient-elles, de singer le style de leurs prédécesseurs (donc de faire « à la manière de  »), les producteurs se tournent, le plus naturellement du monde, vers leurs collaborateurs habituels en les adjoignant quelques nouvelles recrues. De cette manière, à la mise en scène, nous retrouvons des noms comme Louis d'Esposito (un des producteurs exécutifs de la Marvel, déjà réalisateur du court-métrage One-Shot sur l'Agent Carter) et Joe Russo (un des réalisateurs de Captain America 2) tandis que les showrunners sont Tara Butters et Michele Fazekas.

 

 


Si, pour ces derniers, il s'agit de leur première collaboration avec Marvel, elles sont loin d'être des novices, loin s'en faut, puisque leur CV compte tout de même des titres comme New York Unité Spéciale, Le Diable et Moi et surtout DollHouse, une création de Joss Whedon, le réalisateur de Avengers et le créateur de Agents Of SHIELD donc. Pour Butters et Fazekas, avoir les rênes de cette série représente une belle promotion et une reconnaissance de leurs savoir-faire. Et il faut bien reconnaître qu'elles s'y prennent remarquablement bien : les personnages et leurs relations étant déjà posés grâce au film, les deux scénaristes peuvent donc très vite lancer leurs intrigues.

On peut le voir avec Agent Carter, Marvel Studio tente vaille que vaille de préserver un équilibre entre sang neuf et valeur sûre : la série est portée sur les épaules de Peggy Carter qui forme un savoureux duo avec Jarvis. Cette démarche s'est déjà avérée payante, il est donc plus que salutaire que le studio persévère dans cette voie, ne serait-ce pour éviter de tomber dans la redondance et la répétition. Dans le contexte actuel, Agent Carter est aussi bien une bulle d'air frais, qu'une belle angulaire de l'univers Marvel.

 

Photo Credits : ABC
 

Agent Carter : Before SHIELD origins : The Beginning
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