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le cyborgien

Sans snobisme, entre voyage dans le temps et à travers les genres, le Cyborgien tente d'agrandir votre regard.

29 Feb

Roswell : The Alien Diaries

Publié par COTE André  - Catégories :  #The WB, #Alien, #teen show, #Roswell, #fantastique, #Buffy, #X-Files, #Charmed, #The Vampire Diaries

 

 

 

Si je vous parle de la Trilogie du Samedi, vous penserez aussitôt à l'une des cases horaires les plus mythiques du PAF. Mythique pour toute une génération de sérievores qui a été bercé par une pléthore d'aventures cathodiques menées par des héros et héroïnes qui devenaient nos idoles le temps d'une soirée. Ah ça, on pourra dire qu'on en a bouffé de ces séres le Samedi Soir, et ceci, pour le meilleur et pour le pire. Si certaines ont marqué nos mémoires de manière indélibile, d'autres, en revanche, n'ont pas laissé de souvenirs impérissables.

 


 

 

Souvenez-vous, c'était l'époque où Buffy et Charmed se disputaient la vedette de ce prime-time, après que X-Files (diffusé dans le cadre des Samedis Fantastiques) leur ait laissé le champ libre, et d'autres séries comme Dark Angel commençaient à poindre le bout de leur nez. C'est bien simple, chaque feuilleton avec une mythologie flirtant avec la science-fiction et le fantastique estampillé pour adolescent semblait destiné à rencontrer son public. Toutes ? Non, quelqu'unes rament toujours et se sont perdues dans la masse et c'est le cas de Roswell de Jason Katims adapté des romans de Melinda Metz.

Si vous n'arrivez pas à vous en rappelez d'elle à l'évocation du seul titre, peut-être que le concept vous semblera familier. Roswell (en VO, Roswell High) prend place dans la ville de Roswell, donc, une petite bourgade qui tient sa renommée de ce que l'on peut appeler un mythe contemporain (un OVNI se serait écrasé à quelques km de là, en plein désert), une situation suffisamment floue pour que l'économie des lieux repose sur ce fait invérifiable (le fast-food du coin a des menus spéciaux alien, l'observatoire est un lieu touristique très prisé, etc) au point que l'on s'attendrait à voir débarquer Mulder et Scully pour enquêter et réfuter les faits. Après tout, la mythologie de la première saison de X-Files reposait sur la véracité de ce fameux crash d'OVNI et sur ses possibles conséquences.

 

 


Au lieu de ça, nos regards sont focalisés sur un groupe d'adolescent donnant à la série un faux-air de Beverly Hills. D'ailleurs, le point de départ est typique d'une série sentimentale avec ce coup de foudre entre Liz Parker (Shiri Appleby) et Max Evans (Jason Behr). Jusque là, Roswell s'inscrit dans la logique d'un teen show classique (l'envoutant générique de Dido, Here with me, qui a cartonné à l'époque, ne laisse planer aucun doute à ce sujet) dont la seule originalité réside dans ce lieu singulier. Or, tout bascule avec une révélation inattendue : Max n'est pas seulement un enfant adopté, c'est surtout l'un des survivants du fameux crash d'OVNI, car oui, derrière son apparence humain, Max est un extra-terrestre. Une révélation d'autant plus étonnante en raison de la sobriété de la mise en scène, l'imagerie de Roswell l'inscrit, non pas dans la lignée de X-Files (le mètre-étalon en matière de science-fiction), mais dans celle de Beverly Hills, faisant de la série de Jason Katims une réponse version alien aux vampires de Buffy.

En fait, à bien y réfléchir, cette série de Jason Katims peut se voir non pas en héritière de Buffy, The Vampire Slayer et autres Charmed, mais plutôt en précurseur à tous les teen show qui remplissent les grilles de programme de la CW, The Vampire Diaries en tête. Après tout, Roswell est aussi une adaptation de roman, écrit par Melinda Metz en l'occurrence, comme The Vampire Diaries et The 100 qui ont eu des carrières dans les librairies, et Jason Katims a un CV comparable à Kevin Williamson : ce dernier fait partie des producteurs exécutifs de The Vampire Diaries, mais on lui doit surtout Dawson, tandis que Katims a démarré en écrivant des épisodes de Angela, 15 ans et Boston Public. Ceci explique pourquoi le charme de Roswell provient de son traitement intimiste privilégiant l'introspection plutôt que la fantazy.

 

 

 


Du moins, là est le constat que l'on pourrait tirer à la seule vue de la première saison, une cuvée qui prend son temps pour installer le cadre, ses personnages et ses fils rouges. En cela, on pourrait dire que les scénaristes parviennent à rendre leur maincast attachant, à défaut d'être innovant :on ne peut pas dire que le maincast en question casse les codes du genre, vu que l'on se retrouve avec des clichés made in 90's, avec le brun ténébreux, la sœur soucieuse de sa popularité, la copine espiègle, le copain geek, etc. Mais les acteurs font leur taf et on se prend très vite d'empathie pour eux. D'ailleurs, j'accorderais bien une mention spéciale à Katherine Heigl (future Lizy de Grey's Anatomy), qui aurait pu être énervante au possible dans son rôle de Isabelle Evans (sur le papier, elle parait coulée dans le même moule que la Shannen Doherty de Beverly Hills), et qui se révèle finalement touchante.

Ce n'est qu'avec le démarrage de la saison 2 que l'on sent quelque soucis. Le season final avait enclenché quelques pistes qui aurait dû planté les graines de la mythologie de la série et la singularier pour de bon, comme des révélations sur le peuple de nos trois extra-terrestres et l'arrivée d'agents spéciaux. Or, les épisodes suivants démontrent une faiblesse du show à ce niveau, puisque les auteurs n'ont, semblent-ils, tout simplement pas développé une imagerie qui permettent de faire basculer leur série vers la science-fiction. De cette manière, nous nous retrouvons soit avec des éléments mille fois vus ailleurs (des agents en costard noire en guise de badguy, difficile de ne pas y voir une influence de X-Files, au sommet de sa popularité à l'époque), soit avec un visuel assez cheap qui se veut sans doute sobre, mais qui ne fait que trahir des étroitesses de budget.

 

 


C'est ainsi qu'au cours des deux saisons suivantes, les auteurs jongleront tant bien que mal avec une mythologie un peu dur à avaler (donc Max, Isabel et Michael ne sont pas les seuls extra-terrestres sur Terre et ne s'en rendent compte qu'au bout de 16 ans ?) et une écriture intimiste très teen show, avec toutes les ficelles soapesques que cela implique : on aurait droit à un triangle amoureux entre Liz Parker et une nouvelle venue que les fans de Lost reconnaîtront en la toute jeune Emilie De Ravin. Alors, si cela fonctionne pour la seconde cuvée (malgré un démarrage à retardement, c'est LA saison où l'univers de la série est le plus développé), en revanche, la série se casse les dents ensuite et ce, pour une raison très simple, le public n'a pas du tout adhéré au chemin pris par la série avec cette mythologie : l'audience a tellement chuté qu'elle a failli être annulée par WB avant d'être repêchée par UPN.

Il faut bien se rendre à l'évidence que Roswell est avant tout une série qui vise en priorité les jeunes adultes. Or, il est très difficile de contenter tout le monde, il n'y a qu'à voir le cas des Twillight et autres Hunter Games qui subissent un vrai bashing de la part des puristes. Ensuite, il ne faut pas se le cacher, l'idée de base de Roswell ressemble à s'y méprendre au résultat d'un brainstorming marketing : X-Files et Buffy contre les Vampires étant de gros hits, il n'est pas difficile de comprendre la motivation de la Warner. Pourtant, il serait injuste de condamner hâtivement cette série, alors oui, devant un monument comme Buffy, elle fait pâle figure, mais si vous accrochez à Vampires Diaries, je ne saurais trop vous conseillez de jeter un coup d'oœil à Roswell.

 

Photo Credits : The WB
 

Roswell : The Alien Diaries
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